Personne n’a échappé à cette information : au début du deuxième trimestre 2019, un important incendie a en partie ravagé la superbe cathédrale Notre-Dame de Paris. Mais que sait-on des faits et où en est l’enquête plus de deux mois après ? Y a-t-il vraiment eu un dysfonctionnement au niveau de l’alarme anti-incendie ? Voici ce que nous savons pour l’heure à ce sujet.

Incendie de Notre-Dame de Paris : retour sur les faits

Le 15 avril 2019, un violent incendie ravage la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, entraînant l’écroulement de sa célèbre flèche en bois haute de 96 mètres. Depuis sa construction qui s’étend de 1163 au début du 14e siècle, c’est la première fois que cette cathédrale subit une telle catastrophe. À travers le monde, l’émotion est immense et beaucoup se sentent impuissants. Depuis, divers dirigeants et autres anonymes ont effectué des promesses de dons pour aider à sa reconstruction.

Et en attendant qu’elle soit entièrement rénovée, ce qui prendra plusieurs années, une enquête « pour destruction involontaire par incendie » a été ouverte afin de tenter de déterminer les causes de ce dernier. Mais cette enquête s’annonce compliquée, minutieuse et longue.

Une enquête longue et fastidieuse

Les travaux des experts de la police et de la gendarmerie scientifiques sont entamés. Mais, comme l’explique Jean-Luc Geronimi1, il s’agit d’une enquête après incendie, « l’une des plus difficiles à mener ».

La méthode employée après un tel incendie (comme à la suite d’un attentat) est la même : les enquêteurs se basent sur trois éléments :

• - les constatations réalisées sur place ;
• - la procédure de police ;
• - les investigations en laboratoire.

Une fois le paramètre sécurisé, les experts peuvent intervenir sur le terrain avec des chiens renifleurs, mais aussi pour poser des capteurs de composés organiques volatiles. La procédure de police est ensuite décortiquée (auditions, témoignages, documents remis par les ouvriers et autres…). Ce sont ainsi des milliers de pages qui peuvent être passées au crible. Les divers témoignages permettent notamment de connaître le sens des flammes et autres renseignements essentiels. Ensuite, il y a les investigations techniques en laboratoire (reconstitutions…).

Et pour Notre-Dame de Paris ?

Sur place, des mégots de cigarettes ont été retrouvés, mais selon les premières analyses, ils ne sont pas responsables du départ du feu. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’eux-mêmes n’auraient pas résisté aux flammes. La piste criminelle a également été écartée.

Pour Notre-Dame de Paris, ce qui complique l’enquête c’est le fait que la charpente soit tombée sur le sol de la cathédrale faisant ainsi disparaître des indices. Cependant, les enquêteurs sont sur une piste. L’incendie qui s’est déclaré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris pourrait avoir été causé par un court-circuit généré par la câblerie des ascenseurs de chantier. Mais ce serait bel et bien une erreur humaine qui aurait fait perdre un temps considérable aux pompiers.

Selon les informations recueillies par divers journaux, deux alertes ont sonné le soir de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Mais alors que la première a retenti à 18 h 20 (et la deuxième 23 minutes plus tard), la personne en charge de la vérifier - visiblement peu expérimentée et connaissant mal les lieux - aurait commis une erreur et se serait rendue au mauvais endroit. Elle aurait, par conséquent, indiqué qu’il n’y avait aucun départ de feu.

Il y aurait donc bien eu erreur humaine. Quant à l’alarme incendie, elle ne semble pas avoir eu de problème de dysfonctionnement puisqu’elle a bien sonné. Elle est en outre régulièrement inspectée. Cependant, d’anciens chefs d’équipe de la société en charge de la sécurité ont plusieurs fois alerté leurs supérieurs au sujet de dysfonctionnements concernant le matériel comme l’organisation.

Plusieurs questions se posent donc et restent pour l’instant sans réponses : pourquoi seulement deux détections ? Le système de sécurité fonctionnait-il correctement et était-il suffisant pour un tel lieu ? Y a-t-il eu une erreur de programmation au sein de la centrale SSI (système de sécurité incendie) ?

En résumé

L’incendie de Notre-Dame de Paris pourrait avoir été causé par un court-circuit au sein des ascenseurs de chantier. Il y aurait en outre eu une erreur humaine qui a retardé l’intervention des pompiers. Quant à l’alarme, on ne peut pour l’instant pas affirmer qu’elle fonctionnait mal, mais on ne peut pas non plus affirmer le contraire. Plus de deux mois après les événements, l’enquête n’en est qu’à ses débuts et il faudra attendre encore quelque temps pour en avoir la conclusion.

Que retenir de cet événement ? Qu’un système d’alarme, qu’il soit peu ou très évolué, doit être parfaitement mis en place et maîtrisé afin d’éviter des conséquences désastreuses. Enfin, des contrôles ainsi que des tests réguliers sont essentiels.

sources : https://www.lunion.fr/id60383/article/2019-04-25/notre-dame-une-erreur-l... + https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/17/notre-dame-pourquoi-la-pr... + https://www.liberation.fr/france/2019/04/17/dysfonctionnement-du-systeme... + http://www.leparisien.fr/faits-divers/notre-dame-de-paris-comment-enquet... + https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Paris + https://blogs.mediapart.fr/rachid-barbouch/blog/200419/notre-dame-de-par... + https://www.lemonde.fr/incendie-de-notre-dame/article/2019/04/17/les-dec... + https://www.20minutes.fr/faits_divers/2539855-20190614-incendie-dame-par... + https://www.bfmtv.com/police-justice/notre-dame-deux-mois-apres-l-incend... + https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/05/31/a-notre-dame-les-faill...